Suny

Salut à toi, ô lecteur – ou lectrice !

Je m'appelle Suny. J'ai une quarantaine d'années. Je suis blanc, le crâne noir avec quelques reflets roux. Mon dos est couvert de poils bruns, roux et blancs. J'ai une longue queue, dans les mêmes tons.

Non, je ne suis pas un yéti. Je suis un chat. De gouttière.

J'habite dans une confortable et chaleureuse maison sans enfant. Ça ne me dérange pas qu'il n'y ait pas de gosse. Enfin, je pense. Car à vrai dire, je suis castré. J'ai autant l'envie de coucher avec une chatte qu'une poêle. J'ai encore le manche mais il ne me sert plus à rien… à part pisser !

Je suis arrivé là comme bon nombre de mes congénères. J'errais sur la route, malheureux. Quelqu'un m'a ramassé et m'a conduit à la SPA la plus proche.

Je n'en garde pas un très bon souvenir. J'étais avec une vingtaine d'autres. Ça empestait l'urine. Les bagarres étaient fréquentes. Je les évitais le plus possible. Je me planquai à l'intérieur d'un vieux canapé. Je n'en sortais que pour uriner et pour me nourrir. Le reste du temps, j'étais dans ma planque. Je dormais d'un seul œil, craignant de me faire attaquer à tout moment.

Quelques jours après mon arrivée, j'ai vu entrer un couple. On est venu me chercher dans ma cachette. On m'a déposé dans les bras de mon futur père adoptif.

Je ne désirais qu'une chose : me barrer de cette cage abominable. Je me suis donc blotti contre sa poitrine. J'ai mis la boîte à ronrons en route et me suis laissé câliner. Ça a marché car dix minutes plus tard, je me retrouvais dans une boîte beaucoup plus petite – j'avais à peine la place de mettre mes grosses fesses. Ils m'ont embarqué dans une voiture, direction mon nouveau chez moi.

Pendant des mois, j'ai été choyé. J'étais le centre de l'univers de mes parents adoptifs. J'avais droit à de la bonne pâtée. J'avais le canapé pour moi tout seul quand ils montaient dormir. Quand ils s'y installaient, je me roulais en boule sur les genoux de l'un ou de l'autre. La belle vie quoi !

Il y avait bien leur grosse chienne, Thelma, mais elle passait son temps à dormir. Elle était gentille. Je l'aimais bien. Elle avait surtout un énorme avantage : en trois coups de langue, elle avait fait ma toilette. Quand j'étais trop fainéant pour me laver, je me lovais contre son ventre chaud. Ça finissait toujours par des léchouilles. J'étais tout propre sans rien avoir à faire.

Suny en pleine réflexion !

Tu me fais un câlin ?

On est bien sous sa couverture.

Suny dans son nid.

Installé sous le radiateur, les fesses au chaud.

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